Bitcoin, la monnaie du vide mammonique

Stefan Thomas, un développeur vivant à San Francisco, qui possède sur une clé un portefeuille bien fourni en bitcoins minés à l'apparition de cette technologie. Pour débloquer cette clé, un mot de passe est nécessaire, impossible de retrouver la feuille de papier sur laquelle il est inscrit. Sur dix tentatives autorisées avant que la clé ne s'empare de son contenu et le crypte pour l'éternité, il ne lui en reste que deux. Au total, son portefeuille contient 7 002 bitcoins, soit environ 220 millions de dollars.

20 % des bitcoins mondiaux seraient inaccessibles

Source : Le point

Fort heureusement il n'a jamais retrouvé son mot de passe ! Parce qu'il aurait bien fallu que cet argent trouve sa contre-partie en valeur ajoutée1 tirée du fruit du travail de quelqu'un2...

Et 200 millions de $ de gagnés sans rien faire, ça fait beaucoup de personnes à faire travailler pour le dépenser...

200 millions de $ correspondent, après conversion, à 165.5 millions d'€, soit :

  • 134553 mois payés au smic (sur une base de 1230€ à temps plein)
  • 11313 années toujours au smic et toujours à temps plein
  • 224,5 personnes qui travaillent chacune d'elle pendant 50 ans au smic et à temps plein.

Bref, le Stefan, s'il avait retrouvé son mot de passe serait devenu plus puissant qu'un de nos monarques du temps d'avant la révolution... et c'est sans compter les intérêts ! Parce qu'évidemment, si l'on doit ajouter les intérêts, ce n'est plus Stefan l'esclavagiste qui en profite mais toute sa descendance et cela Ad vitam æternam.

Mais non non, nous ne sommes pas dans une société d'esclavagistes, nous sommes juste embrumés par notre propre conception de la monnaie qui pousse à se comporter en esclavagiste sans même en avoir conscience !


l'argent, l'or et la conscience de de Gérard Klockenbring :

Le pouvoir secret de se multiplier qui a été conféré à l’argent est un des impératifs les plus puissants du monde moderne ; il est implicitement reconnu par tous. Comme ce pouvoir repose sur un erreur non reconnue, il éveille les passions les plus primitives. La sensation de bien-être la plus profonde s’en nourrit, lors même qu’elle croit devoir son existence aux croyances, aux idéaux, aux valeurs. Dès que ce pouvoir vient à vaciller, c’est la panique. Instinctivement, celle-ci éveille le manque d’égards, la brutalité. Comme l’argent ne « vieillit » pas par nature comme les marchandises, sa valeur devient illusoire. Mais en voulant dissimuler cette illusion derrière le rapport d’intérêts, on lui asservit toutes les forces productives de l’homme. Dans l’âme, ce fait est vécu, en général inconsciemment, comme un gouffre insondable, un vide qui aspire. Ce gouffre, ce vide qui engloutit, c’est cela, Mammon.

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Notes :

1 : une twingo par exemple - cela aurait été très certainement la première dépense de Stefan après avoir trouvé son mot de passe.

2 : Parce que la twingo ne se fabrique pas encore tout seule et qu'il faut bien payer des gens pour qu'ils puissent la fabriquer.